Comment Trump a balayé l’idée d’une solution de paix à deux Etats…

Depuis des décennies, tous les efforts de paix israélo-palestiniens reposent sur une priorité : la solution à deux Etats. Toutes les oreilles étaient tournées vers Washington hier pour entendre l’avis du nouveau président : “Une solution à deux Etats, un Etat, j’aimerais celle que les deux parties aimeront. Je serai très content avec la solution préférée par les deux parties. Je peux vivre avec l’une ou avec l’autre. Si Bibi et si les Palestiniens, si Israël et les Palestiniens sont contents, je suis content avec celle qu’ils préfèrent.“ Ou comment balayer des années de négociations internationales en 15 secondes et lancer un pavé dans la mare sans assumer les éclaboussures. Pour LatuffCartoons la rencontre #Trump #Netanyahu marque la fin d'une solution à 2 États et enterre la paix #Israel #Palestine Mondoweiss pic.twitter.com/l0UDvhkxRH— Mohamed Kaci (@MKACITV5M) 15 février 2017 L’idée d’une solution à deux Etats remonte à 1988, quand, pour la première fois Yasser Arafat proclame l’Etat Palestinien, évoquant deux Etats et reconnaissant ainsi implicitement l’Etat d’Israël. Cinq ans plus tard, en 1993, aux termes de négociations difficiles, les accords d’Oslo réunissent à Washington les ennemis d’autrefois autour de Bill Clinton. Yasser Arafat et Ytzak Rabin s’engagent pour la paix et renforcent l’idée de deux Etats vivant pacifiquement côte à côte. Ce sera la politique officielle des Etats-Unis, des Nations unies, d’Israël et de l’Autorité palestinienne jusqu‘à lors. A Ramallah, Saeb Erekat, qui fut au coeur de ces négociations, ne décolère pas : “Ce à quoi pense Netanyahu à présent, c’est un Etat avec deux systèmes, un gouvernement militaire imposé aux Palestiniens, c’est l’apartheid. Ce n’est pas réaliste au 21e siècle !“ Dans les faits, la situation géographique de cet Etat palestinien en gestation a bien changé depuis 1967. Aujourd’hui, si la Bande de Gaza est entièrement palestinienne, la Cisjordanie, elle, depuis les Accords d’Oslo, est divisée en 3 zones. Dans la zone A, qui représente 20 % du territoire vit 50 % de la population palestinienne. Elle est sous contrôle civil et militaire palestinien. Dans la zone B, qui représente aussi 20 % du territoire, vivent 40 % des Palestiniens sous contrôle civil palestinien, mais sous contrôle militaire conjoint israélo-palestinien. Enfin, la zone C qui représente 60 % du territoire et accueille 6 % de la population, est entièrement sous contrôle israélien. ) Avec la politique de colonisation menée par Israël depuis des années, le territoire palestinien s’est réduit, considérablement. Morcelé, petit, beaucoup pensent que l’Etat palestinien, en l‘état actuel des choses, ne serait pas viable. Certains, à l’extrême droite, plaident même pour une annexion de la Cisjordanie. L’idée de la création d’un Etat binational a aussi germé, mais sous quelle forme ? Palestiniens et Israéliens auraient-ils les mêmes droits ? L’Etat d’Israël conserverait-il son caractère religieux ? Selon un sondage israélo-palestinien publié ce jour, 55 % des Israéliens et 44 % des Palestiniens sont favorables à une solution de paix à deux Etats. A warm and excellent meeting with President Donald Trump – a successful day for the State of Israel! pic.twitter.com/B5Z3UdlrGh— Benjamin Netanyahu (@netanyahu) 15 février 2017